Interview Gilles Martin

Interview de Gilles Martin – Directeur du développement marchés francophones

Cap sur le salon DITEX ! A quelques jours de son départ pour le salon BtoB des professionnels du tourisme à Marseille, Gilles se livre au jeu de l’interview. Pour nous, il retrace son parcours et livre sa vision du métier. Un mois après sa prise de poste, le directeur du développement marché francophone voit grand pour Receptour !

Bonjour Gilles et merci d’avoir accepté de répondre à nos questions. Commençons par retracer ton parcours si tu le veux bien…

Je suis en activité depuis une coupe d’années alors je vais essayer de synthétiser mon CV ! (rires)

Je suis natif de Montréal et après mes études en sciences humaines, j’ai commencé à travailler dans un petit tour-opérateur local qui faisait du voyage dans le Sud. C’était les années 1980, je n’avais pas d’expérience mais j’avais la motivation et la volonté de travailler dans le tourisme. Cela a payé !

La faillite malheureuse de cette compagnie m’a amené chez Trafic Voyages, une émanation de Transat, spécialisé dans certaines destinations dont la France. De fil en aiguille, Trafic Voyages a créé sa propre compagnie aérienne Air Transat avec 1 avion qui sont rapidement devenu une flotte, puis a cherché à avoir son propre réseau de distribution. Vacances Air Transat était né ! C’est une entreprise qui a toujours été en perpétuelle évolution, avec des ramifications. C’est pour cela que j’y suis resté 37 ans, à travers différents postes et de belles opportunités.

J’ai occupé le poste de directeur commercial chez Air Transat France, à Paris, pendant 7 ans. Je suis rentré à Montréal pour travailler chez DMC Transat, le réceptif de Vacances Transat, et c’est comme cela que j’ai rencontré Charles à qui j’ai proposé de vendre certains circuits Windigo sur le marché français. Il y a eu à nouveau des missions pour moi à Paris pendant 3 ans, peu avant le 11 septembre 2001 qui a précipité le marché touristique dans la crise et a redistribué les cartes…

En 2006, changement de cap, je suis arrivé sur de l’aérien pur jus en intégrant Air Transat jusqu’à la pandémie de Covid-19. Mon rôle était de développer l’ensemble des destinations de la compagnie  grâce à l’ajout de représentants locaux. Il fallait trouver des GSA, c’est-à-dire des représentants commerciaux pour la compagnie aérienne dans un pays ou région spécifique ; j’ai donc énormément voyagé et j’ai utilisé mon expérience en tour-operating à bon escient. Mon intérêt était de développer une synergie avec les TO et distributeurs à l’échelle locale.

C’est un beau parcours ! Comment es-tu arrivé chez Receptour ?

Grâce à Charles et Jean-Christophe qui ont vu en moi la bonne personne pour embarquer et relever le défi de la conquête du marché français. J’ai eu le plaisir de les voir grandir professionnellement tous les deux et je suis ravi de venir les épauler chez ToundriGo, grâce à ma mission chez Receptour. C’est un beau rebond de carrière pour moi, après le couperet inattendu de la pandémie et ses conséquences.

Tu arrives de l’aérien pour intégrer un réceptif spécialiste de l’autocar. Comment appréhendes-tu ton poste ?

Je trouve que le travail d’un réceptif est bien plus complexe que celui d’une compagnie aérienne ou un tour-opérateur. Pourquoi ? Car c’est un amalgame de prestations, enfilées avec un fil fin pour fonctionner pour un groupe donné et c’est très complexe. D’autant plus que la plupart de ces sociétés réceptives n’ont souvent pas les logiciels adaptés à leur travail à 100% pour pouvoir évoluer. Le produit à monter n’est pas simple !

C’est un défi pour moi de revenir à l’industrie du voyage chez un réceptif, mais je trouve cela passionnant.

En tant que directeur du développement marché francophone, quelle est ta mission chez Receptour ?

Mon mandat consiste à développer le business sur le marché francophone. Quand on dit francophone, cela inclut la France, mais aussi la Belgique et le Luxembourg. Pourquoi pas les Antilles Françaises également, Martinique et Guadeloupe. Il faut voir grand !

Au commencement, Jean-Christophe et Charles ont brainstormé sur les différentes marques ToundriGo et comment les distribuer. Receptour est sur le marché italien, espagnol et portugais depuis un temps déjà et il était important d’investir le marché français avec notre expertise. L’idée est de présenter ToundriGo en appuyant sur la complémentarité de Toundra et Receptour, ce qui fait la force des marques collectivement et d’instituer ça sur le marché francophone. C’est ici que j’interviens.

A quoi ressemble une journée type pour toi ?

J’arrive dans une société ou le mode de fonctionnement est différent de ce que j’ai connu, donc je réapprends en m’adaptant au maximum à la façon de travailler de Receptour. Je veux adapter cette vision dans la démarche commerciale que je vais essayer de monter sur le marché francophone. Depuis mon arrivée il y a un mois, le reste de l’équipe me forme, me met à la page sur l’état des lieux des choses, du business.

En ce moment, j’échange beaucoup avec Marie Ravier (ndlr : la directrice commerciale de Toundra Voyages), qui est bien instituée sur le marché français depuis des années, pour voir quel client pourrait être intéressé par monter des produits de groupe via Receptour.

Les 30 et 31 mars, tu seras au salon DITEX à Marseille. Quel est l’objectif de ce déplacement ?

Je vais rencontrer plusieurs partenaires potentiels qui pourraient bénéficier des services de Receptour. J’ai hâte de croiser les personnes avec qui j’ai eu l’occasion de travailler par le passé et de leur parler de cette nouvelle aventure. Le tourisme est un petit monde et je vois de belles opportunités pour Receptour. Croisons les doigts !

Le terrain ne te fait pas peur à priori !

Dans mon ancienne vie, j’étais en déplacement une semaine par mois. C’est essentiel d’aller rencontrer tes clients, futurs clients, collaborateurs à l’étranger, sur le terrain. J’en ai l’habitude.

Quand on voyage beaucoup pour le travail comme tu le fais, arrive-t-on à apprécier le voyage « loisirs » ?

Les côtés positifs du voyage d’agrément et ceux du voyage professionnel se juxtaposent. Pour moi, ils sont les mêmes. Quand je voyage pour le travail, ce n’est jamais une corvée, c’est aller dans l’essence de la découverte. Inversement, lors des déplacements à titre personnel, ce qui m’intéresse c’est l’humain, les différentes cultures. Je pense qu’il n’y a rien de plus enrichissant, sur le plan personnel et professionnel, que d’être capable de confronter de nouveaux environnements avec différentes façons de faire, de penser, de voir les choses et de s’y adapter !

L’idée, c’est à la fois d’intégrer ces nouveautés et d’en tirer profit. Derrière le voyage, c’est toujours la race Humaine avec des mentalités différentes. C’est challengeant et j’ai toujours aimé ça.

Tu as travaillé 10 ans à Paris. Cela dit, un Montréalais pur jus comme toi finit-il toujours par revenir dans sa ville natale ?

J’ai l’impression d’avoir bouclé la boucle comme on dit ! (rires).

J’ai rencontré ma femme à Paris, c’est une Française. Quand les enfants sont arrivés, mes prérogatives ont changé concernant mon lieu de vie. En tant que parents, tu cherches toujours à donner la meilleure qualité de vie, les meilleures chances à tes enfants et leur bien-être passe avant tout. Pour diverses raisons, c’est à Montréal que tous les critères sont remplis concernant ma famille, alors nous voici à nouveau sur le sol Québécois ! (sourire).

Quelle est ta plus grande fierté professionnelle ?

En attendant de pouvoir citer une belle réussite chez Receptour, je dirais : avoir eu le nez fin sur l’opportunité professionnelle que représentait le PVT pour Air Transat quand j’y travaillais.

Le site des pvtistes.net a été créé par des Français et j’avais vu qu’il proposait de l’assurance pour les voyageurs venant au Canada, mais pas d’aérien à l’époque, en 2015. J’ai proposé d’intégrer Air Transat comme compagnie aérienne et offrir un ou deux bagages aux personnes partants en PVT. Nous avons développé cela et nous sommes restés exclusifs jusqu’avant la pandémie de Covid-19.

Je trouve que c’est une belle réussite car cela permettait à une compagnie aérienne de se faire connaître auprès de la jeune génération et de se tourner vers l’avenir.

La force de Receptour, c’est aussi son équipe polyglotte. Parles-tu beaucoup de langues ?

Français et Anglais uniquement, mais je suis très fort pour m’entourer correctement et combler mes lacunes ! (rires).

Quel est ton programme préféré chez Receptour ?

J’ai beaucoup apprécié le circuit «Québec Autrement» qui va hors des sentiers battus en amenant les voyageurs dans les Cantons de l’Est par exemple. C’est une belle vitrine, surtout pour dire aux collègues de l’industrie que Receptour propose quelque chose d’innovateur et de distinctif, qui correspond à un bon rapport qualité-prix. Il faut vraiment savoir tirer son épingle du jeu !

Comment perçois-tu la stratégie commerciale pour l’année à venir ?

L’équipe travaille actuellement sur les circuits 2024, avec d’autres propositions d’hébergements pour avoir des options et toucher plus de tour-opérateurs spécialisés. La stratégie est aussi d’axer sur l’hiver au Québec car il y a un vrai attrait chez les clients. Une fois ces produits peaufinés et finalisés grâce à un vrai boulot d’équipe, cela va être mon rôle d’ouvrir les portes pour faire rayonner Receptour sur le marché francophone. Je suis très enthousiaste !

Sur une note plus personnelle, quel est ton coup de cœur voyage ?

Avec l’âge, je suis devenu moins citadin et j’aime passer du temps en famille en plein air.  J’adore la Mauricie, le lac à l’Eau Clair et la Pourvoirie du Lac Blanc par exemple. J’y pêche, c’est vraiment une nature que j’apprécie.

D’autre part, j’ai eu la chance d’aller plusieurs fois en Asie (Indonésie, Malaisie, Thaïlande…) et j’ai adoré ces expériences. Ce sont des voyages bourrés de choc culturel qui m’ont fait beaucoup grandir, qui m’ont ouvert sur le monde et rendu apte à la vie d’expat.

Avant de se quitter et te remercier pour cet échange, je te laisse le mot de la fin…

Mon bilan après quelques semaines au sein de ToundriGo est positif.

J’aime la dynamique au sein de l’entreprise et la transversalité qui est la nôtre. C’est un beau défi que m’ont confié Jean-Christophe, Charles et Linda de propulser Receptour sur le marché Français.

Je n’ai pas encore assez de données pour en parler car tout cela est nouveau, fébrile, mais c’est le fun comme retour en matière. J’ai hâte de voir la suite !